Dans les méandres des couloirs menant au marché Dollé de Zinder, au milieu de l’atmosphère assourdissante faite d’un mélange des bruits liés à l’animation du marché et au travail manuel des mécaniciens et menuisiers, on aurait eu de la peine à croire qu’il était possible de faire fonctionner un orphelinat. Pourtant depuis bientôt treize années, Mariama Mahaman Mahaman, dite Marie Manzo, continue de se battre pour tenter d’offrir quotidiennement, un avenir meilleur aux enfants qu’elle continue d’accueillir dans ce centre crée en 2011.
A l’entrée de l’orphelinat, ce sont des enfants tout joyeux qui vous accueillent dans cette vaste villa à location, aménagée à l’allure d’un internat en plusieurs compartiments à l’intérieur desquels sont superposés des lits servant de couchette aux enfants.
Hadiza et Aicha (Noms d’emprunts), sont respectivement dans ce centre depuis huit et cinq ans, la première a raté son BAC l’année passé et la seconde est en classe de cinquième. Hadiza veut devenir comptable et Aicha infirmière. Mohamed (Nom d’emprunt) qui est en classe de Quatrième est encore plus ambitieux « Je souhaite devenir président de la République pour aider les parents des orphelins » nous confiant-il, le sourire aux lèvres.
Le sourire innocent de ces adolescents cache cependant une autre réalité, celle de la vie difficile d’un orphelin en quête éternelle de plus de soutien et d’amour et à qui la société semble ne pas prêter beaucoup trop d’attention. Le rêve de tous ces enfants risque malheureusement d’etre compromis du fait des nombreuses difficultés qui risquent d’entraver le fonctionnement de leur orphelinat.
Pourquoi une dame pourtant issue d’une famille relativement aisée a-t-elle choisi de consacrer toute sa vie à la gestion d’un centre d’accueil des orphelins ? Et à quelle difficulté est-elle quotidiennement confrontée ?
Une force héritée
Pour Marie Manzo, l’amour des enfants est une inspiration puisée dans la lignée de la famille. C’est peut-être la raison pour laquelle elle a cette énergie inépuisable pour continuer d’avancer malgré les obstacles inhérents à ce type d’engagement. Soutenu par sa mère retraitée qui s’occupe des enfants en son absence, Marie Manzo estime que la satisfaction qu’elle trouve dans ce travail est liée au soutien de son père qui ‘’était aussi père des Orphelins’’. Elle rapporte que « lorsqu’il était en vie, il avait pris tous les enfants de ses frères décédés et les a amenés chez nous ». Souvent lorsqu’il lui arrive d’envisager la possibilité d’abandonner, c’étaient aussi les conseils de son père qui lui rappelaient son engagement de départ. ‘’ C’est mon père qui m’avait dit de faire à cause de Dieu’’, au début je l’appelais pour lui dire que j’allais abandonner mais il me disait de rester quoi qu’il en soit ».
C’est donc avec amour et courage que Marie Manzo continue de prendre soins de ses 66 enfants dont plus de 2/3 sont de filles et dont la plupart sont actuellement en âge de puberté. ‘’ Des fois, je suis étonné que les gens s’étonnent du fait que je maitrise le nom de tous ces enfants’’ disait-elle. Malgré les propositions alléchantes de ses frères vivant en Europe, elle reste stoïque pour se battre dans le but de continuer à donner du sourire aux enfants qui l’appellent affectueusement ‘’Oummi’’.
Bataille difficile
Au fil des années, il devient difficile de faire fonctionner un centre d’accueil des orphelins et cela quelque soit vos bailleurs. D’autant plus que les enfants ne sont pas récupérés lorsqu’ils deviennent majeurs. Ayant démarré avec en 2011 avec 13 enfants, l’orphelinat Galihun Yara de l’association aimons les enfants se retrouve aujourd’hui avec près de six fois, le nombre de départ. Les besoins se sont multipliés et les appuis se font de plus en plus rare. C’est donc pour cela qu’elle appelle à notre responsabilité collective, car disait-elle, « une seule personne ne peut pas tout faire ».
Le centre a aujourd’hui besoin de soutien divers, « on a besoin de soutien en termes d’employés » dit-elle avant d’ajouter « qu’actuellement c’est moi les autres enfants plus âgés qui les aident à apprendre leurs leçons, c’est pour cela que je suis très débordée ».
Pour combler ce manque de personnel, c’est la mère de Marie qui vient souvent en appui aux plus petits. « Quiconque aide un orphelin, il le fait pour lui-même » dit-elle, « C’est ma fille et ses enfants sont mes petits fils » a-t-elle ajouté avant de conclure que « de toute les façons je suis une enseignante et je suis habitué aux enfants donc je me sens dans mon environnement ». Ce sentiment est aussi partagé par les quelques contributeurs occasionnels du centre comme ce bailleur qui appuie le centre depuis plus de quatre ans, interrogé sous l’anonymat « quand tu viens en aide à un orphelinat, tu apportes de la joie, voilà, tu apportes une certaine sécurité à cet enfant et pour nous qui le faisons, c'est déjà un plaisir ». Celui-ci rappelle que même manière religieuse, « aider un orphelin c'est quelque chose de bien et Dieu l'aime ». Il a par conséquent lancé cet appel à l’endroit des populations. « Ils n'ont qu'à venir voir de visu ces enfants, ce qu'ils vivent et je pense que d'une manière ou d'une autre, leur cœur sera touché et ils pourront venir en aide ».
Des besoins urgents !
Les difficultés face auxquelles le centre est confronté n’ont pas laissé indifférent les voisins de l’orphelinat qui sont témoins oculaires de la difficile bataille que mène Marie Manzo pour faire fonctionner la maison. C’est le cas de cette dame qui vient aider l’orphelinat de façon occasionnelle dans la gestion des tâches quotidiennes, « les enfants n’ont pas de prise en charge médicale, c’est la mère de Marie qui se débrouille pour leur trouver la consultation et acheter les médicaments surtout maintenant que nous sommes en période de froid ». Ces témoignages nous donnent une idée des besoins urgents qui risque d’entraver le fonctionnement du centre. Ces besoins sont notamment le manque de personnels, l’insuffisance de nourriture, la scolarité des enfants et la prise en charge médicale des enfants.
Face à toutes ces difficultés, la responsable de ce centre d’accueil lance un plaidoyer à toutes les bonnes volontés qui peuvent agir pour soulager ces enfants innocents « les gens peuvent nous prendre en charge les employés même si c’est pour nous faire la vaisselle ou le balayage, ça va beaucoup nous soulager ». Le centre souhaite également que des bonnes volontés viennent au secours des enfants pour qu’ils puissent achever leur scolarité, « actuellement, j’ai des enfants qui sont au lycée, d’autres en terminale et ont fait le BAC mais n’ont pas pu admettre. Malheureusement même lorsque nous nous présentons au niveau des services pour demander de l’emploi, on ne nous appuie pas assez ».
Elle a enfin lancé un appel à l’endroit du gouvernement pour que celui-ci vienne au secours des orphelinats de façon générale. « Notre doléance est que le gouvernement fasse quelque chose pour les orphelinats sur tous les plans ». Elle estime que l’Etat peut « aider dans la scolarité des enfants » ou même « construire des dispensaires spécialisés pour les orphelinats
Amma Moussa (Zinder)
Plusieurs centaines d’éléments du Front Patriotique de Libération (FPL) et du Mouvement pour la Justice et la Réhabilitation du Niger (MJRN) ont officiellement déposé les armes, le 27 novembre 2024, marquant ainsi une avancée significative vers la paix et la réconciliation nationale.
Cette cérémonie de remise des armes s’est déroulée dans l’enceinte du gouvernorat d’Agadez. Elle était présidée par le général de brigade Ibrah Boulama, gouverneur de la région, qui était entouré de ses collaborateurs et des responsables administratifs et coutumiers de la région. C’est dire toute l’importance de cette manifestation locale, mais à portée nationale.
Un geste patriotique salué à sa juste valeur
Au cours de la cérémonie qui a donné lieu à cette remise des armes, le général Ibrah Boulama, au nom du Chef de l’État, le général Abdouramane Tiani, et du gouvernement, a exprimé sa gratitude aux ex-combattants pour le choix courageux qu’ils ont fait, de se rallier à la paix.
Qualifiant leur démarche d’acte hautement patriotique, celui-ci a souligné que ce choix contribuera sans aucun doute à consolider la paix et à la réconciliation nationale.
Le gouverneur a également annoncé que toutes les dispositions nécessaires seraient prises pour intégrer ces combattants démobilisés au processus de Démobilisation, Désarmement, Réhabilitation et Réinsertion (DDRR). Un processus qui, assure-t-il, sera mené à terme dans les mois à venir et qui permettra une réintégration de ces ex-combattants.
Au cours de son intervention, le général Boulama s’est adressé aux groupes armés encore actifs dans le Kawar, dans les autres parties du Niger ou encore dans les pays de l’espace AES. Il les a exhortés à suivre l’exemple de ces ex-combattants et à revenir à la raison pour œuvrer à un retour de la paix, de la sécurité et pour la souveraineté des États concernés.
En outre, il a profité de l’occasion pour s’adresser directement aux ravisseurs du préfet de Bilma et de ses collaborateurs. Il les a notamment invités à libérer leurs otages et à intégrer la dynamique de réconciliation nationale enclenchée.
Cependant, il faut le dire, au-delà de la satisfaction exprimée par les autorités de la région, c’est toutes les populations d’Agadez et du Kawar notamment qui ont exprimé leur satisfaction de voir leurs « frères » déposer les armes.
Soutien et satisfaction des leaders locaux
Il faut dire que dès l’annonce de ce désarmement, plusieurs figures influentes du Kawar ont salué ce geste « responsable » de ces ex-combattants. L'ancien maire de Dirkou, M. Jarame Aboubacar, a exprimé sa satisfaction, estimant que ce ralliement est une étape importante pour le bien-être des populations locales.
De même, l’ancien député Chégou Abdourahamane a également applaudi cette initiative, affirmant que « la paix est en marche dans la région ». Selon lui, cette dynamique reflète tout simplement, « l'engagement des populations locales à abandonner la violence et à travailler pour un avenir commun ».
Cependant, pour M. Chégou, le succès de cette reddition est aussi à attribuer au travail acharné du comité de médiation mis en place à cet effet. Un comité composé de sages et de personnalités influentes de la région, dont les efforts de sensibilisation, menés sur la base des traditions communautaires de gestion des conflits, bien connues de tous, ont permis de convaincre ces ex-combattants de déposer les armes.
Laouel Attaher, membre actif de ce comité de médiation, a souligné pour sa part les efforts constants déployés pour sensibiliser les combattants armés et les inciter à revenir sur la voie de la paix.
Pour obtenir ces résultats, explique-t-il, les membres du comité ont été déployés partout. Au Kawar, dans le Sahara et même dans les pays voisins pour faire entendre raison à ces frères qu’il considère comme « égarés ».
Toutefois, loin de se satisfaire de ces bons résultats, celui-ci, ainsi que ses collègues ne comptent pas s’arrêter là. « Nous ne relâcherons pas nos efforts tant que tous nos frères n'auront pas déposé les armes », a-t-il déclaré. « Cette mission qui nous a été confiée par les plus hautes autorités de l’État est une priorité absolue et, « nous mettront un point d’honneur à la mener à bien et nous n’aurons de répit que quand tous les frères seront rangés », devait-il conclure.
Une avancée significative vers une paix durable
Il faut noter que cette remise des armes par les combattants armés n’est pas la première initiative du genre. Déjà, le 11 novembre dernier, une cérémonie similaire avait permis à plusieurs combattants du FPL de déposer les armes. Cette série de redditions marquent une avancée notable dans le processus de restauration de la paix au Niger.
Pour relever les défis et maintenir le cap, les autorités et les communautés doivent continuer à unir leurs efforts. En ce sens, les initiatives engagées, notamment le processus DDRR et la mobilisation des leaders communautaires seront essentielles pour la sécurité et la stabilité dans la région d’Agadez et au Niger de manière générale.
Seydou Assane
(Agadez)
Seize (16) mois après leur arrivée au pouvoir, les militaires nigériens n’ont pas encore parachevé l’installation de leur pouvoir. Bien que des institutions telles que la Coldeff, le FSSP, la Cour d’Etat aient vu le jour et fonctionnent régulièrement, l’organigramme demeure jusqu’ici incomplet.
Le premier organe auquel l’on pense et qui n’est pas encore installé, c’est l’organe législatif de la transition. Annoncé par le chef de l’Etat, le Général de brigade Abdouramane Tiani, cet organe permettra d’associer les divers acteurs et couches du pays à la marche de la transition. Toutefois, des récentes correspondances officielles tendent à confirmer l’imminence de la convocation du dialogue national inclusif. Ce dernier sera-t-il l’organe législatif ou en sera-t-il le point de départ à l’instar du vœu du chef de l’Etat ? Ce dernier a au cours d’une interview laisser comprendre que les instances de la transition, sa durée ainsi que ses objectifs seront fixés par un forum national.
En cette ère du numérique marquée par le pouvoir des technologies de la communication, des technologies disruptive mais aussi de la guerre de l’information, aucun pays ne peut valablement prétendre jouer sa partition dans un monde globalisé et protéger au mieux ses intérêts sans disposer d’instances à même de réguler ces secteurs. Autant l’ARCEP continue d’agir autant l’autorité de régulation de la communication reste amorphe. Amputé de son organe décisionnel, l’administration de l’ancien Conseil Supérieur de la Communication ne peut prétendre agir au mépris des textes de la République. C’est en effet, au Conseil qu’il revient de prendre les décisions au nom de la république et de l’intérêt national. Et toutes les transitions antérieures ont pris le soin de mettre en place un tel organe. Celle actuellement en cours ne saurait s’offrir le luxe de s’en passer au risque d’inéluctables conséquences.
L’on peut poursuivre l’énumération des institutions et leur importance pour la marche actuelle de notre pays qui n’ont pas encore été mises en place mais préférons nous nous en tenir à celles-ci pour des raisons de concisions. Toutefois cela ne diminue en rien la portée de l’inquiétude partagée par nombre de citoyens.
D’une part la mise place de tous les organes de la transition signifie son installation effective et qu’elle peut désormais dérouler l’agenda qui est le sien car disposant désormais de tous les moyens légaux pour remettre le pays sur les rails. Plus aucune place ne sera faite à l’improvisation ou autres hésitations qui ont fait croire à certains acteurs nationaux ou étrangers qu’ils sont à même d’imposer leurs agendas au CNSP mais surtout renvoient à l’opinion le signal d’une faible organisation incapable d’assumer pleinement le pouvoir d’état puisque ne disposant pas encore des bras actifs dans bien de démembrement de l’appareil étatique.
D’autres parts lesdits organes de la transition permettront un plein exercice du pouvoir tout en rassurant les citoyens qu’aucun pan de l’appareil étatique n’est laissé vacant et se faisant contribuer fortement à accroitre la confiance de la population dans la transition.
T. Abarchi
La cinéaste et réalisatrice nigérienne de renommée, Mme Aïcha Macky se fait à nouveau distinguée avec sa nomination parmi les membres permanents de l’Académie des OSCARS, une Institution basée à Los Angeles aux USA. Un sacre avec lequel elle hisse une fois de plus le cinéma nigérien à un niveau d’excellence, celui de le porter au niveau de la plus grande sphère du cinéma mondial.
Jamais le 7ème art nigérien n’a connu une telle consécration. Depuis que Mme Aïcha Macky y a mis le pied, le Niger est cité dans les plus grandes rencontres du cinéma mondial. Cette nomination comme membre permanent de l’Academy des OSCARS vient compléter une carrière cinématographique bien remplie.
En effet, comme l’explique elle-même la nominée, on devient membre de cette prestigieuse Institution par désignation de certains membres en place qui jugent de l’excellence, de l’engagement de la personne désignée. Ils en portent et défendent la candidature.
Mme Aïcha Macky siège donc désormais aux côtés de plus de 11.000 autres membres avec lesquels elle est appelée à juger et à classer chaque année les meilleures œuvres cinématographiques du monde soumis à l’Académie.
Cette consécration est sans nul doute la résultante de ses nombreux succès dans le domaine, enregistrés depuis qu’elle "a voulu changer le regard sur l’infertilité". En effet, rappelle-t-on, Mme Aïcha Macky s’est beaucoup plus illustrée dans le monde du cinéma avec la réalisation du documentaire "L’arbre sans fruit" qui retrace les difficultés des femmes qui ne peuvent pas procréer, une autobiographie sur un sujet tabou qui lui a valu une centaine de prix et de distinctions au niveau de tous les continents.
Tout a donc commencé avec "L’arbre sans fruit", son premier film professionnel, tourné en 2016, certes un carnet de vie, une lettre filmée adressée à sa mère morte en couche à laquelle elle confie sa situation de femme mariée sans enfant parmi les mères dans un pays où une femme a en moyenne 7.5 enfant. Mais, un film qui retrace le vécu de nombreuses femmes nigériennes qui n’ont pas pu donner la vie.
C’est sans doute pour avoir abordé un tel sujet que "L’arbre sans fruit" trouve toute son originalité et se voit distingué de nombreux grands prix. Mais le talent d’Aïcha Macky ne s’est pas arrêté à ce seul documentaire. Toutes ses réalisations ont, pour ainsi dire, fait montre de sa créativité et de sa vision d’un cinéma plus porté sur le réel, sur le vécu des hommes, en somme sur la réalité sociologique et intangible de l’humanité. Comme elle aime le dire, « J'ai compris que pour me raconter et raconter le monde qui m'entoure, il me faut autre chose que la science puisque les documents qu'on produits ne sont pas accessibles à la majeur partie de la population du Niger qui est en majorité illettrées. Alors, je devais trouver la manière de nous raconter autrement que font les médias internationaux qui nous réduit à des statistiques, on compte nos morts et on raconte nos misères, j’ai choisi le cinéma pour mieux nous raconter dans nos langues locales et mon regard a complètement changé ! J’ai compris que l’humanité existe partout, il faut des yeux du cœur pour la sentir, pour la toucher, pour la voir. C’est ce qui manque souvent à ceux qui racontent nos histoires ».
Selon toujours la cinéaste, « mais derrière ces chiffres froids et brutaux, il y a des vies, des rêves, des âmes, des histoires extraordinaires, des réalisations exceptionnelles, du succès, des exploits qui n’intéressent malheureusement pas les grands titres qui parlent de nous de loin, comme les loups de la fable de Lafontaine, ces figures terrifiantes mais invisibles. Pour comprendre mon monde, j'ensorcelle les gens afin d'activer leurs yeux du cœur et comprendre le monde autrement. C'est cette passion que je transmets aux filles et garçons du Niger. Scolarisés, non scolarisés et déscolarisés à travers ma boîte de production à caractère social Tabou Production ».
« Je forme et je fais du plaidoyer pour trouver des bourses d’études et du matériel à des jeunes méritants qui se distinguent lors des petits concours qu’on organise », assure-t-elle.
Biographie
Aïcha Macky est née en 1982 à Zinder. À l'âge de cinq ans, sa mère meurt à la suite d’un accouchement. Elle est alors élevée par la première épouse de son père. Issue d’une famille de leaders religieux de Zinder, elle fréquente parallèlement l’école coranique et l’école moderne jusqu’à la fin de son cycle au lycée.
Après une maîtrise de sociologie option rurale à la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) de l’Université Abdou-Moumouni deNiamey, Aïcha Macky investit le cinéma trouvant dans ce média comme un moyen de s’adresser à toute la population y compris la population analphabète.
Elle fréquente le Forum Africain du Film Documentaire (FAFD) de Niamey et y reçoit une bourse qui lui permet de passer un Master I en Audiovisuel et réalisation obtenu à l’Institut de Formation en Technique de l’Information et de la Communication (IFTIC) de Niamey, puis un master II en Réalisation et documentaire de création à l’Université Gaston-Berger à Saint-Louis (Sénégal).
Carrière cinématographique
Aïcha Macky se dit "socioréalisatrice" et se réclame, dans sa pratique, de Jean Rouch et d’Inoussa Ousseini SOUNTALMA.
En 2011, son premier court métrage "Moi et ma maigreur" porte sur la perception du corps mince et du lien que fait la société avec le sida. Un prétexte pour aborder la question du gavage que font les femmes pour avoir des rondeurs et être femmes « épousables ». Puis en 2013, le court métrage "Savoir faire le lit", sur le manque de dialogue entre mères et filles au Niger concernant l'éducation sexuelle. Ses premiers courts-métrages sont réalisés dans le cadre de son parcours d’école.
En 2016, elle réalise son premier long métrage "L'Arbre sans fruit" abordant le combat d'une femme présumée infertile, une autobiographie. Le film, acclamé par la critique internationale et présenté dans le monde entier remporte plus de 100 prix.
En 2021, son deuxième long métrage documentaire, "Zinder", traite de l’intérieur, la vie des "Palais", ces lieux de retrouvailles de jeunes désœuvrés et violents. Il a nécessité huit ans de travail dont deux années pour obtenir l'accord des membres du gang pour tourner ce documentaire de 82 min. Ce regard porté sur ces gangs aborde un phénomène délicat et plus général sur le rôle de la société et de la famille.
Ce film est projeté en août 2021 aux États généraux du film documentaire11. Un mois plus tard, il reçoit une mention spéciale du jury au Festival international du film de Nancy, puis le Grand prix du public au Afrika Film Festival de Cologne.
En octobre 2021, elle décroche trois prix spéciaux au FESPACO 2021. C'est à cette occasion que la documentariste burkinabè Eléonore Yaméogo suit les pas d'Aïcha Macky lors de sa préparation et durant le festival dans son film "Le Galop".
En dehors de la réalisation de films, elle fait également de la vacation au master anthropologie visuelle à l’université Abdou Moumouni de Niamey et forme des jeunes en CVE (comment contrer l'extrémisme violent). Elle forme, depuis 2012, des jeunes au cinéma dans un programme de l'ambassade des États-Unis conduisant à la création du First film Festival, lequel permet à des jeunes de montrer leurs films et se faire découvrir du public. Elle a récemment mis en place un programme de formation en vidéographie avec smart phone à des jeunes filles non scolarisés et déscolarisés du milieu rural avec l’appui de l’UNICEF NIGER. Au FESPACO 2023, elle était marraine de la Yennenga Academy, un programme de rencontres permettant à quinze apprentis cinéastes de mieux connaître leur profession16. Elle y fait également partie du jury Documentaire long-métrage.
Filmographie
2011 : Moi et ma maigreur, court métrage
2013 : Savoir faire le lit [archive], court métrage
2016 : L’Arbre sans fruit, long métrage
2021 : Zinder [archive], long métrage
Quelques Prix et distinctions
Pour L'Arbre sans fruit :
2016 : Africa Movie Academy Awards (AMAA) (11 juin à Port Harcourt, Nigeria) - Prix du documentaire
2016 : Young African Leaders Initiative (YALI) - Prix des anciens
2016 : Aux Écrans du Réel, Le Mans - Prix du Jury & Prix du public
2016 : Les escales documentaires de Libreville - Mention spéciale Grand Prix Charles Mensah
2016 : Lumières d'Afrique, Besançon - Mention spéciale du Jury
2016 : Festival Premier Doc ChrOma, Le Mans - Prix du Jury & Prix du public
2016 : Festival du documentaire arabe-africainde Zagora (8-12 nov, Maroc) - Premier Prix Documentaire
2016 : 35e Festival International Jean Rouch (cinéma ethnographique), 4 nov. -6 déc, Musée de l'Homme, Paris - Prix du PREMIER FILM et Prix FLEUR DOC
2016 : Golden Tree Intl. Documentary Film Festival, 16-18 oct, Francfort - Meilleur documentaire catégorie moyen métrage
2016 : Festival international du film de femmes de Salé, (23 sept.- 3 oct, Maroc) - Meilleur documentaire
2016 : FESTICAB, Festival cinéma & audiovisuel, Burundi, 17- 24 juin, - Meilleur film documentaire
2017 : Trophées Francophones du Cinéma (long métrage documentaire)
2017 : Étoile de la SCAM (Sunny Side of the Doc)
2017 : Festival Cinémas d'Afrique, (16 - 21 mai, Angers) - Prix du Public & Prix Jury Jeune - Meilleur court métrage
2017 : Mashariki African Film Festival, My story, My passion, My Journey, Kigali - Best AfricanDocumentary.
Pour Zinder :
2021 : Festival international du film de Nancy: mention spéciale12
2021 : Festival international du film de Cologne : Grand prix du public12
2021 : FESPACO 2021 : Prix de la femme cinéaste de la CEDEAO, Prix spécial femme ambassadrice de la paix de l'Agence française de développement et Mention spéciale du Conseil de l'entente.
Distinctions
Chevalière de l’ordre des Arts et des lettres par la République française (2017)
Chevalière des Palmes Académiques de la République du Niger( 2018).
« Je condamne le coup d'Etat intervenu, au Niger, le 26 Juillet 2023 », écrit l’ancien Président de la République du Niger Issoufou Mahamadou, dans une lettre adressée au comité d’attribution du Prix MO Ibrahim, dont il est récipiendaire pour l’année 2020.
Au paravent, l’ancien Chef de l’Etat n’avait jamais condamné publiquement le renversement de son prédécesseur Mohamed Bazoum par le Général Abdourahamane Tiani, nouvel homme fort de Niamey depuis ce coup d’Etat.
Plusieurs fois accusé de mèche avec le tombeur de son camarade politique de plus de 30 ans, Issoufou a toujours nié son implication dans le renversement du régime qu’il a aidé à s’installer.
Cependant, les enfants de Bazoum, ainsi que son entourage politique voient en Issoufou ‘’l’instigateur’’ principal de la chute du 10ème Chef d’Etat nigérien. Cette thèse est également entretenue par l’ancien ambassadeur de France au Niger, Silvain Itté, alors en poste à Niamey, à l’époque des faits.
Alors que l’ancien Président Bazoum est toujours surveillé au Palais de la Présidence par les militaires au pouvoir, de même que son épouse Hadiza, Isoufou Mahamadou dit avoir œuvré pour leur libération.
«(…) j'ai condamné, dans des termes appropriés et adaptés à la situation, les événements du 26 Juillet 2023. Cette condamnation était traduite dans le tweet suivant, en date du 30 Juillet 2023: depuis le 26 Juillet dernier, notre pays est entré dans une phase difficile de son histoire », écrit-il.
Avant de soutenir que « face à cette situation grave qui le secoue, je me suis employé par diverses voies, à trouver une sortie de crise négociée permettant notamment de libérer le Président Mohamed Bazoum et de le restaurer dans ses fonctions. Tant qu'il y a un espoir d'y parvenir je poursuivrai sur cette voie... », rappelle-t-il dans sa missive.
Accusation contre la CEDEAO
Selon l’ancien Chef de l’Etat, sa ‘’tentative’’ de sortie de crise « a été, malheureusement, compromise du fait de la décision de la CEDEAO d'intervenir militairement au Niger », avant de marteler son ‘’opposition’’ « contre toute violence, notamment contre toute intervention extérieure de nature à déstabiliser le pays et donc à aggraver sa situation ».
Bachir Manzo
Le corps de la police nationale du Niger sera élargi de trois (3) nouveaux services, a annoncé, ce mercredi 31 Juillet 2024, le Gouvernement de la transition à la suite d’un conseil des ministres tenu le même jour.
« Il s’agit notamment du service des attachés de police, du service centrale de production de la carte nationale d’identité biométrique et du service central des archives de la Police nationale », précise un communiqué du Gouvernement.
Bachir Manzo