Financement du PGRC-DU dans la construction d’ouvrages de drainage, projets en cours et en perspective du PIDUREM pour accroitre la résilience des populations face aux inondations, assistance aux collectivités territoriales…sont entre autres les sujets que Monsieur Yabilan Maman, coordinateur du PIDUREM a abordés avec le reporteur d’Afrique Perspectives dans cette interview.

 

Afrique Perspectives

Bonjour Monsieur le Coordonnateur. Plusieurs quartiers de Niamey sont inondés et des pertes en vies humaines ainsi que des dégâts matériels sont enregistrés. Que fait le PIDUREM pour venir en aide aux populations sinistrées et assister les autorités dans cette situation difficile ?

Coordinateur du PIDUREM

En effet comme vous le dites, selon les chiffres fournis par le Gouvernement, à la date du 19 Août 2024, les fortes précipitations enregistrées sur l’ensemble du pays ont    occasionné plus de 42.000 ménages sinistrés soit plus de 325.000 personnes dans le désarroi. Parmi ces sinistrés, on dénombre malheureusement 211 décès soit par noyade ou par effondrements d’habitations. A Niamey, on dénombre plus de 12.000 personnes sinistrées. De part son mandat, le projet intégré de développement urbain et de résilience multisectorielle (PIDUREM) intervient pour soutenir les efforts de redressement et de reconstruction des municipalités face aux inondations. En dehors des travaux prévus dans le domaine de la résilience aux inondations dont entre autres la réalisation des ouvrages de drainages (collecteurs et chaussées drainantes et de protection, nouvelles digues) pour un montant de plus de 20 milliards dont les études sont en cours, le PIDUREM a également planifié en 2024 environ 223 millions CFA pour appuyer la réponse du gouvernement à faire face aux catastrophes soudaines. Cet appui se rapporte aux colmatages des brèches sur les digues de protection de la ville, à l’appui en petits équipement d’urgence pour évacuer les eaux ou les contenir, à la surveillance de la crue sur le fleuve et le financement de la collecte et la diffusion de l’information sur les inondations pour sensibiliser les riverains sur les comportements à observer.

Afrique Perspectives

Le Projet PGRC DU, ancêtre du PIDUREM a financé la construction de la digue du quartier Lamordé qui protège depuis des années les habitants de ce quartier du déluge. Est-ce qu’avec la montée continue des eaux du fleuve, cette infrastructure est menacée, comme on l’entend sur les réseaux sociaux ?

Coordinateur PIDUREM

Comme annoncé par les services de l’hydrologie, le seuil d'alerte rouge inondation fixé à 620 cm sur le fleuve Niger à Niamey a été atteint et même dépassé pour atteindre 670 cm le 21 août 2024. Avec l’expérience des inondations de 2012, le PGRC, l’ancêtre du PIDUREM comme vous le dites, a réalisé un système de digues de protection il s’agit : Lamordé , Saga , Goudel , Pont 1-Pont 2 , Kirkissoroye – Saguia amont -Saguia Aval. L’objectif de ces digues est de sécuriser la ville et les aménagements hydro agricoles de Niamey contre les inondations qui peuvent survenir des crues du fleuve Niger.

Pour le cas spécifique de Lamordé, la côte d’alerte des inondations qui était de 530 cm en 2012 est passée à 620 cm en 2020 avec comme conséquence, le débordement des eaux du fleuve Niger et la rupture de cette digue ayant ainsi causé les inondations de 2020. Le PGRCDU avait procédé à un rehaussement de la digue à la côte de 710cm.

Pour le moment la digue tient bien. Il y a cependant quelques points bas qui sont menacés, mais là aussi, le PIDUREM a apporté un appui à la ville pour rehausser ces points bas sur une longueur d’environ 1km.

 

 

Digue de Lamordé ok bbb

Afrique Perspectives

A part cette infrastructure, quels autres ouvrages de drainage et de sécurisation contre les inondations, le PGRC-DU ou le PIDUREM ont construit à Niamey ?

Coordinateur PIDUREM

Outre la digue de Lamordé, comme annoncé plus haut, il y a la réhabilitation des digues de Goudel, Saga, Pont 1-Pont 2, Kirkissoroye – Saguia -Amont -Saguia aval sur environ 18 km. Pour les ouvrages de drainage, on peut citer la réalisation de deux tronçons de collecteurs à Koira Kano Nord sur 2,745 km et au quartier bobiel sur 3, 298 km ; la réalisation de tronçons de chaussées drainantes à Bassora, Lazaré et Koira Kano sur une longueur de 5,66 km.

Pour le PIDUREM qui vient de démarrer, il est envisagé à l’horizon 2028, la réalisation d’environ 50 km de chaussées drainantes et collecteurs/caniveaux à Niamey, la réalisation de la digue de protection de Saga-Gamkallé, la digue de protection de la cité sénégalaise. C’est une enveloppe de plus de 20 milliards de CFA qui est planifiée pour réaliser toutes ces infrastructures.

Afrique Perspectives

Outre que Niamey, plusieurs autres localités du Niger font actuellement face aux inondations. Quelles sont vos interventions face à ces intempéries dans d’autres localités d’intervention ?

Coordinateur PIDUREM

Le PIDUREM intervient dans 25 municipalités de notre pays réparties dans toutes les régions du Niger. Pour les interventions d’urgences, elles sont pour le moment concentrées sur les travaux de confortations des AHA et digues de Djamballa, Say et Liboré. En perspective, il sera réalisé plus de 52 km de chaussées drainantes ,  45 km de collecteurs /caniveaux dans les autres localités du pays, environ 10 Km  de digues de protection des villes de Liboré, Say, Tillabéri, Diffa sans compter les autres ouvrages de drainages ( traitement des koris et ravins , aménagement de mares ).

Afrique Perspectives

Quels sont, de façon globale, les objectifs du PIDUREM dans la résilience face aux inondations ?

Coordinateur PIDUREM

Comme énoncé plus haut, l’objectif de développement du projet est d'accroître la résilience aux inondations et d'améliorer la gestion urbaine et l'accès aux services de base dans les municipalités d’intervention.

 Les objectifs spécifiques du projet visent à soutenir les efforts de redressement et de reconstruction suite aux inondations de 2020 ; d’augmenter la résilience aux inondations dans 14 villes des huit régions du Niger à travers des investissements de réduction des risques d'inondation dans ces villes et dans les bassins versants reliés à leurs zones périurbaines ; d’améliorer l'accès aux infrastructures urbaines et aux services de base, en offrant aux villes un éventail d’options d’investissement afin de répondre à leurs priorités respectives, ce qui  les rendra plus résilientes aux inondations et aux événements de chaleur extrême ; et de développer un programme d'assistance technique pour renforcer la capacité des municipalités à améliorer la gestion urbaine quotidienne

 Propos recueillis par: Bachir Manzo

La mise en œuvre de l’initiative grande muraille verte au Niger « reste encore très faible et tourne autour de 10 à 15% »,  reconnait le Colonel des eaux et forêts Abdou Ibrahim, qui est par ailleurs directeur général de l’agence nationale pour la grande muraille verte (ANGMV).

Selon cet officiel nigérien, ces données émanent  d’une étude commanditée par le Secrétariat Exécutif de l’UNCCD (agence des Nations Unies sur le changement climatique et la désertification) visant à  évaluer les réalisations faites depuis le lancement de l’initiative en juin 2010.

Le rapport de cette étude a été examiné et par le Conseil des Ministres le 7 septembre 2020 lors d’une visioconférence présidée par le Secrétaire Exécutif de l’UNCCD, Monsieur Ibrahim Thiaw.

Malgré ce faible taux d’avancement, le Niger se positionne au 3ème    rang sur les 11 pays concernés par cette initiative panafricaine. Il est devancé par l’Ethiopie et le Sénégal, alors qu’il surclasse le Burkina Faso, le Djibouti, l’Érythrée, le Mali, la Mauritanie, le Nigeria, le Soudan et le Tchad.

Le ministre nigérien de l’agriculture et de l’élevage M. Ousmane Elhadj Mahaman a déroulé, ce mardi 23 Juillet 2024, devant la presse, son bilan à la tête du département ministériel depuis sa nomination par le conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP).

Le ministre de l’agriculture et l’élevage a également mis à profit cette sortie médiatique pour expliquer aux acteurs des médias le cahier de charge que lui a confié le Président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général Abdourahamne Tiani.

S’exprimant sur la mission, à lui confiée, par le Président du CNSP, le Colonel des douanes Ousmane Elhadj Mahaman a souligné qu’il est attendu de lui, entre autres,  le développement d’un « programme prioritaire de transformation du potentiel agro-pastoral conformément aux objectifs de souveraineté alimentaire et du développement, tenant compte notamment des spécificités régionales, des expériences passées et de l'évolution du contexte économique et sociopolitique ».

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