Plusieurs centaines d’éléments du Front Patriotique de Libération (FPL) et du Mouvement pour la Justice et la Réhabilitation du Niger (MJRN) ont officiellement déposé les armes, le 27 novembre 2024, marquant ainsi une avancée significative vers la paix et la réconciliation nationale.

Cette cérémonie de remise des armes s’est déroulée dans l’enceinte du gouvernorat d’Agadez. Elle était présidée par le général de brigade Ibrah Boulama, gouverneur de la région, qui était entouré de ses collaborateurs et des responsables administratifs et coutumiers de la région. C’est dire toute l’importance de cette manifestation locale, mais à portée nationale.

Un geste patriotique salué à sa juste valeur

Au cours de la cérémonie qui a donné lieu à cette remise des armes, le général Ibrah Boulama, au nom du Chef de l’État, le général Abdouramane Tiani, et du gouvernement, a exprimé sa gratitude aux ex-combattants pour le choix courageux qu’ils ont fait, de se rallier à la paix.

Qualifiant leur démarche d’acte hautement patriotique, celui-ci a souligné que ce choix contribuera sans aucun doute à consolider la paix et à la réconciliation nationale. 

Le gouverneur a également annoncé que toutes les dispositions nécessaires seraient prises pour intégrer ces combattants démobilisés au processus de Démobilisation, Désarmement, Réhabilitation et Réinsertion (DDRR). Un processus qui, assure-t-il, sera mené à terme dans les mois à venir et qui permettra une réintégration de ces ex-combattants.

Au cours de son intervention, le général Boulama s’est adressé aux groupes armés encore actifs dans le Kawar, dans les autres parties du Niger ou encore dans les pays de l’espace AES. Il les a exhortés à suivre l’exemple de ces ex-combattants et à revenir à la raison pour œuvrer à un retour de la paix, de la sécurité et pour la souveraineté des États concernés.

En outre, il a profité de l’occasion pour s’adresser directement aux ravisseurs du préfet de Bilma et de ses collaborateurs. Il les a notamment invités à libérer leurs otages et à intégrer la dynamique de réconciliation nationale enclenchée.

Cependant, il faut le dire, au-delà de la satisfaction exprimée par les autorités de la région, c’est toutes les populations d’Agadez et du Kawar notamment qui ont exprimé leur satisfaction de voir leurs « frères » déposer les armes.

Soutien et satisfaction des leaders locaux

Il faut dire que dès l’annonce de ce désarmement, plusieurs figures influentes du Kawar ont salué ce geste « responsable » de ces ex-combattants. L'ancien maire de Dirkou, M. Jarame Aboubacar, a exprimé sa satisfaction, estimant que ce ralliement est une étape importante pour le bien-être des populations locales.

De même, l’ancien député Chégou Abdourahamane a également applaudi cette initiative, affirmant que « la paix est en marche dans la région ». Selon lui, cette dynamique reflète tout simplement, « l'engagement des populations locales à abandonner la violence et à travailler pour un avenir commun ».

Cependant, pour M. Chégou, le succès de cette reddition est aussi à attribuer au travail acharné du comité de médiation mis en place à cet effet. Un comité composé de sages et de personnalités influentes de la région, dont les efforts de sensibilisation, menés sur la base des traditions communautaires de gestion des conflits, bien connues de tous, ont permis de convaincre ces ex-combattants de déposer les armes.

Laouel Attaher, membre actif de ce comité de médiation, a souligné pour sa part les efforts constants déployés pour sensibiliser les combattants armés et les inciter à revenir sur la voie de la paix.

Pour obtenir ces résultats, explique-t-il, les membres du comité ont été déployés partout. Au Kawar, dans le Sahara et même dans les pays voisins pour faire entendre raison à ces frères qu’il considère comme « égarés ».

Toutefois, loin de se satisfaire de ces bons résultats, celui-ci, ainsi que ses collègues ne comptent pas s’arrêter là. « Nous ne relâcherons pas nos efforts tant que tous nos frères n'auront pas déposé les armes », a-t-il déclaré. « Cette mission qui nous a été confiée par les plus hautes autorités de l’État est une priorité absolue et, « nous mettront un point d’honneur à la mener à bien et nous n’aurons de répit que quand tous les frères seront rangés », devait-il conclure.

Une avancée significative vers une paix durable

Il faut noter que cette remise des armes par les combattants armés n’est pas la première initiative du genre. Déjà, le 11 novembre dernier, une cérémonie similaire avait permis à plusieurs combattants du FPL de déposer les armes. Cette série de redditions marquent une avancée notable dans le processus de restauration de la paix au Niger.

Pour relever les défis et maintenir le cap, les autorités et les communautés doivent continuer à unir leurs efforts. En ce sens, les initiatives engagées, notamment le processus DDRR et la mobilisation des leaders communautaires seront essentielles pour la sécurité et la stabilité dans la région d’Agadez et au Niger de manière générale.

Seydou Assane

(Agadez)

Seize (16) mois après leur arrivée au pouvoir, les militaires nigériens n’ont pas encore parachevé l’installation de leur pouvoir. Bien que des institutions telles que la Coldeff, le FSSP, la Cour d’Etat aient vu le jour et fonctionnent régulièrement, l’organigramme demeure jusqu’ici incomplet.

Le premier organe auquel l’on pense et qui n’est pas encore installé, c’est l’organe législatif de la transition. Annoncé par le chef de l’Etat, le Général de brigade Abdouramane Tiani, cet organe permettra d’associer les divers acteurs et couches du pays à la marche de la transition. Toutefois, des récentes correspondances officielles tendent à confirmer l’imminence de la convocation du dialogue national inclusif. Ce dernier sera-t-il l’organe législatif ou en sera-t-il le point de départ à l’instar du vœu du chef de l’Etat ? Ce dernier a au cours d’une interview laisser comprendre que les instances de la transition, sa durée ainsi que ses objectifs seront fixés par un forum national.

En cette ère du numérique marquée par le pouvoir des technologies de la communication, des technologies disruptive mais aussi de la guerre de l’information, aucun pays ne peut valablement prétendre jouer sa partition dans un monde globalisé et protéger au mieux ses intérêts sans disposer d’instances à même de réguler ces secteurs. Autant l’ARCEP continue d’agir autant l’autorité de régulation de la communication reste amorphe. Amputé de son organe décisionnel, l’administration de l’ancien Conseil Supérieur de la Communication ne peut prétendre agir au mépris des textes de la République. C’est  en effet, au Conseil qu’il revient de prendre les décisions au nom de la république et de l’intérêt national. Et toutes les transitions antérieures ont pris le soin de mettre en place un tel organe. Celle actuellement en cours ne saurait s’offrir le luxe de s’en passer au risque d’inéluctables conséquences.

L’on peut poursuivre l’énumération des institutions et leur importance pour la marche actuelle de notre pays qui n’ont pas encore été mises en place mais préférons nous nous en tenir à celles-ci pour des raisons de concisions. Toutefois cela ne diminue en rien la portée de l’inquiétude partagée par nombre de citoyens.

D’une part la mise place de tous les organes de la transition signifie son installation effective et qu’elle peut désormais dérouler l’agenda qui est le sien car disposant désormais de tous les moyens légaux pour remettre le pays sur les rails. Plus aucune place ne sera faite à l’improvisation ou autres hésitations qui ont fait croire à certains acteurs nationaux ou étrangers qu’ils sont à même d’imposer leurs agendas au CNSP mais surtout renvoient à l’opinion le signal d’une faible organisation incapable d’assumer pleinement le pouvoir d’état puisque ne disposant pas encore des bras actifs dans bien de démembrement de l’appareil étatique.

D’autres parts lesdits organes de la transition permettront un plein exercice du pouvoir tout en rassurant les citoyens qu’aucun pan de l’appareil étatique n’est laissé vacant et se faisant contribuer fortement à accroitre la confiance de la population dans la transition.

T. Abarchi

 

« Je condamne le coup d'Etat intervenu, au Niger, le 26 Juillet 2023 », écrit l’ancien Président de la République du Niger Issoufou Mahamadou, dans une lettre adressée au comité d’attribution du Prix MO Ibrahim, dont il est récipiendaire pour l’année 2020.

Au paravent, l’ancien Chef de l’Etat n’avait jamais condamné publiquement le renversement de son prédécesseur Mohamed Bazoum par le Général Abdourahamane Tiani, nouvel homme fort de Niamey depuis ce coup d’Etat.

Plusieurs fois accusé de mèche avec le tombeur de son camarade politique de plus de 30 ans, Issoufou  a toujours nié son implication dans le renversement du régime qu’il a aidé à s’installer.

Cependant, les enfants de Bazoum, ainsi que son entourage politique voient en Issoufou ‘’l’instigateur’’ principal de la chute du 10ème Chef d’Etat nigérien. Cette thèse est également entretenue par l’ancien ambassadeur de France au Niger, Silvain Itté, alors en poste à Niamey, à l’époque des faits.

Alors que l’ancien Président Bazoum est toujours surveillé au Palais de la Présidence par les militaires au pouvoir, de même que son épouse Hadiza, Isoufou Mahamadou dit avoir œuvré pour leur  libération.

«(…) j'ai condamné, dans des termes appropriés et adaptés à la situation, les événements du 26 Juillet 2023. Cette condamnation était traduite dans le tweet suivant, en date du 30 Juillet 2023: depuis le 26 Juillet dernier, notre pays est entré dans une phase difficile de son histoire », écrit-il.

Avant de soutenir que « face à cette situation grave qui le secoue, je me suis employé par diverses voies, à trouver une sortie de crise négociée permettant notamment de libérer le Président Mohamed Bazoum et de le restaurer dans ses fonctions. Tant qu'il y a un espoir d'y parvenir je poursuivrai sur cette voie... », rappelle-t-il  dans sa missive.

Accusation contre la CEDEAO

Selon l’ancien Chef de l’Etat, sa ‘’tentative’’ de sortie de crise « a été, malheureusement, compromise du fait de la décision de la CEDEAO d'intervenir militairement au Niger », avant de marteler son ‘’opposition’’ « contre toute violence, notamment contre toute intervention extérieure de nature à déstabiliser le pays et donc à aggraver sa situation ».

Bachir Manzo

 Le corps de la police nationale du Niger sera élargi de trois (3) nouveaux services, a annoncé, ce mercredi 31 Juillet 2024, le Gouvernement de la transition à la suite d’un conseil des ministres tenu le même jour.

« Il s’agit  notamment  du service  des attachés de police, du service  centrale de production  de la carte nationale d’identité biométrique et du service central  des archives  de la Police nationale », précise un communiqué du Gouvernement.

Bachir Manzo

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