Dans les méandres des couloirs menant au marché Dollé de Zinder, au milieu de l’atmosphère assourdissante faite d’un mélange des bruits liés à l’animation du marché et au travail manuel des mécaniciens et menuisiers, on aurait eu de la peine à croire qu’il était possible de faire fonctionner un orphelinat. Pourtant depuis bientôt treize années, Mariama Mahaman Mahaman, dite Marie Manzo, continue de se battre pour tenter d’offrir quotidiennement, un avenir meilleur aux enfants qu’elle continue d’accueillir dans ce centre crée en 2011.
A l’entrée de l’orphelinat, ce sont des enfants tout joyeux qui vous accueillent dans cette vaste villa à location, aménagée à l’allure d’un internat en plusieurs compartiments à l’intérieur desquels sont superposés des lits servant de couchette aux enfants.
Hadiza et Aicha (Noms d’emprunts), sont respectivement dans ce centre depuis huit et cinq ans, la première a raté son BAC l’année passé et la seconde est en classe de cinquième. Hadiza veut devenir comptable et Aicha infirmière. Mohamed (Nom d’emprunt) qui est en classe de Quatrième est encore plus ambitieux « Je souhaite devenir président de la République pour aider les parents des orphelins » nous confiant-il, le sourire aux lèvres.
Le sourire innocent de ces adolescents cache cependant une autre réalité, celle de la vie difficile d’un orphelin en quête éternelle de plus de soutien et d’amour et à qui la société semble ne pas prêter beaucoup trop d’attention. Le rêve de tous ces enfants risque malheureusement d’etre compromis du fait des nombreuses difficultés qui risquent d’entraver le fonctionnement de leur orphelinat.
Pourquoi une dame pourtant issue d’une famille relativement aisée a-t-elle choisi de consacrer toute sa vie à la gestion d’un centre d’accueil des orphelins ? Et à quelle difficulté est-elle quotidiennement confrontée ?
Une force héritée
Pour Marie Manzo, l’amour des enfants est une inspiration puisée dans la lignée de la famille. C’est peut-être la raison pour laquelle elle a cette énergie inépuisable pour continuer d’avancer malgré les obstacles inhérents à ce type d’engagement. Soutenu par sa mère retraitée qui s’occupe des enfants en son absence, Marie Manzo estime que la satisfaction qu’elle trouve dans ce travail est liée au soutien de son père qui ‘’était aussi père des Orphelins’’. Elle rapporte que « lorsqu’il était en vie, il avait pris tous les enfants de ses frères décédés et les a amenés chez nous ». Souvent lorsqu’il lui arrive d’envisager la possibilité d’abandonner, c’étaient aussi les conseils de son père qui lui rappelaient son engagement de départ. ‘’ C’est mon père qui m’avait dit de faire à cause de Dieu’’, au début je l’appelais pour lui dire que j’allais abandonner mais il me disait de rester quoi qu’il en soit ».
C’est donc avec amour et courage que Marie Manzo continue de prendre soins de ses 66 enfants dont plus de 2/3 sont de filles et dont la plupart sont actuellement en âge de puberté. ‘’ Des fois, je suis étonné que les gens s’étonnent du fait que je maitrise le nom de tous ces enfants’’ disait-elle. Malgré les propositions alléchantes de ses frères vivant en Europe, elle reste stoïque pour se battre dans le but de continuer à donner du sourire aux enfants qui l’appellent affectueusement ‘’Oummi’’.
Bataille difficile
Au fil des années, il devient difficile de faire fonctionner un centre d’accueil des orphelins et cela quelque soit vos bailleurs. D’autant plus que les enfants ne sont pas récupérés lorsqu’ils deviennent majeurs. Ayant démarré avec en 2011 avec 13 enfants, l’orphelinat Galihun Yara de l’association aimons les enfants se retrouve aujourd’hui avec près de six fois, le nombre de départ. Les besoins se sont multipliés et les appuis se font de plus en plus rare. C’est donc pour cela qu’elle appelle à notre responsabilité collective, car disait-elle, « une seule personne ne peut pas tout faire ».
Le centre a aujourd’hui besoin de soutien divers, « on a besoin de soutien en termes d’employés » dit-elle avant d’ajouter « qu’actuellement c’est moi les autres enfants plus âgés qui les aident à apprendre leurs leçons, c’est pour cela que je suis très débordée ».
Pour combler ce manque de personnel, c’est la mère de Marie qui vient souvent en appui aux plus petits. « Quiconque aide un orphelin, il le fait pour lui-même » dit-elle, « C’est ma fille et ses enfants sont mes petits fils » a-t-elle ajouté avant de conclure que « de toute les façons je suis une enseignante et je suis habitué aux enfants donc je me sens dans mon environnement ». Ce sentiment est aussi partagé par les quelques contributeurs occasionnels du centre comme ce bailleur qui appuie le centre depuis plus de quatre ans, interrogé sous l’anonymat « quand tu viens en aide à un orphelinat, tu apportes de la joie, voilà, tu apportes une certaine sécurité à cet enfant et pour nous qui le faisons, c'est déjà un plaisir ». Celui-ci rappelle que même manière religieuse, « aider un orphelin c'est quelque chose de bien et Dieu l'aime ». Il a par conséquent lancé cet appel à l’endroit des populations. « Ils n'ont qu'à venir voir de visu ces enfants, ce qu'ils vivent et je pense que d'une manière ou d'une autre, leur cœur sera touché et ils pourront venir en aide ».
Des besoins urgents !
Les difficultés face auxquelles le centre est confronté n’ont pas laissé indifférent les voisins de l’orphelinat qui sont témoins oculaires de la difficile bataille que mène Marie Manzo pour faire fonctionner la maison. C’est le cas de cette dame qui vient aider l’orphelinat de façon occasionnelle dans la gestion des tâches quotidiennes, « les enfants n’ont pas de prise en charge médicale, c’est la mère de Marie qui se débrouille pour leur trouver la consultation et acheter les médicaments surtout maintenant que nous sommes en période de froid ». Ces témoignages nous donnent une idée des besoins urgents qui risque d’entraver le fonctionnement du centre. Ces besoins sont notamment le manque de personnels, l’insuffisance de nourriture, la scolarité des enfants et la prise en charge médicale des enfants.
Face à toutes ces difficultés, la responsable de ce centre d’accueil lance un plaidoyer à toutes les bonnes volontés qui peuvent agir pour soulager ces enfants innocents « les gens peuvent nous prendre en charge les employés même si c’est pour nous faire la vaisselle ou le balayage, ça va beaucoup nous soulager ». Le centre souhaite également que des bonnes volontés viennent au secours des enfants pour qu’ils puissent achever leur scolarité, « actuellement, j’ai des enfants qui sont au lycée, d’autres en terminale et ont fait le BAC mais n’ont pas pu admettre. Malheureusement même lorsque nous nous présentons au niveau des services pour demander de l’emploi, on ne nous appuie pas assez ».
Elle a enfin lancé un appel à l’endroit du gouvernement pour que celui-ci vienne au secours des orphelinats de façon générale. « Notre doléance est que le gouvernement fasse quelque chose pour les orphelinats sur tous les plans ». Elle estime que l’Etat peut « aider dans la scolarité des enfants » ou même « construire des dispensaires spécialisés pour les orphelinats
Amma Moussa (Zinder)
Plusieurs centaines d’éléments du Front Patriotique de Libération (FPL) et du Mouvement pour la Justice et la Réhabilitation du Niger (MJRN) ont officiellement déposé les armes, le 27 novembre 2024, marquant ainsi une avancée significative vers la paix et la réconciliation nationale.
Cette cérémonie de remise des armes s’est déroulée dans l’enceinte du gouvernorat d’Agadez. Elle était présidée par le général de brigade Ibrah Boulama, gouverneur de la région, qui était entouré de ses collaborateurs et des responsables administratifs et coutumiers de la région. C’est dire toute l’importance de cette manifestation locale, mais à portée nationale.
Un geste patriotique salué à sa juste valeur
Au cours de la cérémonie qui a donné lieu à cette remise des armes, le général Ibrah Boulama, au nom du Chef de l’État, le général Abdouramane Tiani, et du gouvernement, a exprimé sa gratitude aux ex-combattants pour le choix courageux qu’ils ont fait, de se rallier à la paix.
Qualifiant leur démarche d’acte hautement patriotique, celui-ci a souligné que ce choix contribuera sans aucun doute à consolider la paix et à la réconciliation nationale.
Le gouverneur a également annoncé que toutes les dispositions nécessaires seraient prises pour intégrer ces combattants démobilisés au processus de Démobilisation, Désarmement, Réhabilitation et Réinsertion (DDRR). Un processus qui, assure-t-il, sera mené à terme dans les mois à venir et qui permettra une réintégration de ces ex-combattants.
Au cours de son intervention, le général Boulama s’est adressé aux groupes armés encore actifs dans le Kawar, dans les autres parties du Niger ou encore dans les pays de l’espace AES. Il les a exhortés à suivre l’exemple de ces ex-combattants et à revenir à la raison pour œuvrer à un retour de la paix, de la sécurité et pour la souveraineté des États concernés.
En outre, il a profité de l’occasion pour s’adresser directement aux ravisseurs du préfet de Bilma et de ses collaborateurs. Il les a notamment invités à libérer leurs otages et à intégrer la dynamique de réconciliation nationale enclenchée.
Cependant, il faut le dire, au-delà de la satisfaction exprimée par les autorités de la région, c’est toutes les populations d’Agadez et du Kawar notamment qui ont exprimé leur satisfaction de voir leurs « frères » déposer les armes.
Soutien et satisfaction des leaders locaux
Il faut dire que dès l’annonce de ce désarmement, plusieurs figures influentes du Kawar ont salué ce geste « responsable » de ces ex-combattants. L'ancien maire de Dirkou, M. Jarame Aboubacar, a exprimé sa satisfaction, estimant que ce ralliement est une étape importante pour le bien-être des populations locales.
De même, l’ancien député Chégou Abdourahamane a également applaudi cette initiative, affirmant que « la paix est en marche dans la région ». Selon lui, cette dynamique reflète tout simplement, « l'engagement des populations locales à abandonner la violence et à travailler pour un avenir commun ».
Cependant, pour M. Chégou, le succès de cette reddition est aussi à attribuer au travail acharné du comité de médiation mis en place à cet effet. Un comité composé de sages et de personnalités influentes de la région, dont les efforts de sensibilisation, menés sur la base des traditions communautaires de gestion des conflits, bien connues de tous, ont permis de convaincre ces ex-combattants de déposer les armes.
Laouel Attaher, membre actif de ce comité de médiation, a souligné pour sa part les efforts constants déployés pour sensibiliser les combattants armés et les inciter à revenir sur la voie de la paix.
Pour obtenir ces résultats, explique-t-il, les membres du comité ont été déployés partout. Au Kawar, dans le Sahara et même dans les pays voisins pour faire entendre raison à ces frères qu’il considère comme « égarés ».
Toutefois, loin de se satisfaire de ces bons résultats, celui-ci, ainsi que ses collègues ne comptent pas s’arrêter là. « Nous ne relâcherons pas nos efforts tant que tous nos frères n'auront pas déposé les armes », a-t-il déclaré. « Cette mission qui nous a été confiée par les plus hautes autorités de l’État est une priorité absolue et, « nous mettront un point d’honneur à la mener à bien et nous n’aurons de répit que quand tous les frères seront rangés », devait-il conclure.
Une avancée significative vers une paix durable
Il faut noter que cette remise des armes par les combattants armés n’est pas la première initiative du genre. Déjà, le 11 novembre dernier, une cérémonie similaire avait permis à plusieurs combattants du FPL de déposer les armes. Cette série de redditions marquent une avancée notable dans le processus de restauration de la paix au Niger.
Pour relever les défis et maintenir le cap, les autorités et les communautés doivent continuer à unir leurs efforts. En ce sens, les initiatives engagées, notamment le processus DDRR et la mobilisation des leaders communautaires seront essentielles pour la sécurité et la stabilité dans la région d’Agadez et au Niger de manière générale.
Seydou Assane
(Agadez)
Ouverte le vendredi 06 décembre 2024, la 13ème édition du Salon International de l’Artisanat du Niger (SAFEM), couplée à la 2ème édition du Salon de l’Artisanat Nigérien du Meuble a été clôturée le 16 décembre 2024 à Niamey sur une note de satisfaction générale des exposants et organisateurs. Pour cette année, une grande innovation a été introduite, à savoir la tenue d’une conférence de haut niveau sur la filière arachide.
Placée sous le thème : « Promouvoir la propriété intellectuelle et accélérer l’inclusion financière des femmes artisanes», cette présente édition a été placée sous l’autorité du Premier Ministre, M. Ali Mahaman Lamine Zeine et la ministre de l’Artisanat, Mme Soufiane Agaicha Guichene. L’événement désormais d’envergure internationale a retenu la Région de Diffa comme Région phare et le Togo comme pays invité d’honneur. Le Mali, le Burkina Faso et le Tchad y ont également pris part, en tant que pays invités spéciaux.
Pour clôturer la rencontre, la Ministre de l’Artisanat, Mme Soufiane Agaicha Guichene a offert un diner de gala à ses invités. A cette occasion, la membre du gouvernement de transition a indiqué que cette 13ème édition a connu un succès fulgurant, en ce sens qu’elle a répondu aux attentes des participants. Elle affirme en substance que «ces dix jours ont été marqués par des réalisations concrètes avec la participation de plus de 500 exposants, la signature de plusieurs accords de partenariat, l’organisation de masterclass sur l’innovation artisanale, la mise en place du mécanisme d’inclusion financière, le renforcement des capacités en propriété intellectuelle ».
Cette édition « pose les jalons de nouveaux défis que nous nous engageons à relever lors de notre prochaine édition qui marquera les 25 ans d’existence du SAFEM, un quart de siècle au service de l’artisanat féminin africain», souligne l’officielle nigérienne.
Au cours de la cérémonie de clôture, plusieurs prix ont été décernés aux lauréats des différents concours organisés dans le cadre du SANIME et du SAFEM.
Selon la Ministre, le SAFEM est un cadre professionnel et pérenne qui plaide pour la promotion de l’artisanat féminin et contribue à l’autonomisation économique des femmes artisanes.
La participation internationale au Salon « témoigne éloquemment que le Niger demeure un Havre de paix et un terreau fertile pour la coopération sous régionale » soutient Mme Soufiane Agaichata Guichene avant d’exprimer sa profonde gratitude au Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du CNSP, Chef de l’Etat et au Premier ministre, Ministre de l’Économie et des Finances pour leur soutien déterminant à la réussite de cet événement.
«Nos remerciements s’adressent également au comité d’organisation pour son engagement sans faille, aux partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement, aux forces de défense et de sécurité pour leur vigilance, aux médias pour leur couverture professionnelle et à la population de Niamey pour son accueil chaleureux ».
Il faut souligner que l’ouverture du SAFEM a enregistré plusieurs personnalités, dont des membres du CNSP et du Gouvernement nigérien, des représentants des pays invités, des diplomates en postes au Niger et d’autres personnalités de marque.
Ibrahim Amadou
Les lampions de la 14ème édition de la journée nationale de riziculture couplée à la semaine de vente promotionnelle de riz local se sont éteints, ce lundi 27 janvier 2025, à Niamey, sur une note de satisfaction des autorités et des producteurs.
La cérémonie de clôture était placée sous l’autorité du Ministre de l’agriculture et de l’élevage, le Colonel Ousmane Elhad Mahamane.
La rencontre, rappelle-t-on, s’est ouverte le mardi 21 Janvier 2025.
En clôturant officiellement la rencontre, le Ministre en charge de l’agriculture a tiré un bilan satisfaisant, avant de s’engager à accompagner le secteur.
« Cette exposition-vente doit servir de tremplin pour renforcer les filières locales et développer les infrastructures nécessaires à la transformation, la conservation et la commercialisation du riz local », lance-t-il avant de promettre que son département ministériel « continuera à accompagner les producteurs à travers des programmes innovants, un accès accéléré au crédit agricole, et des initiatives favorisant l'accès aux marchés ».
« Nous comptons aussi sur le partenariat des secteurs privé et public ainsi que sur le soutien de nos partenaires techniques et financiers pour multiplier ce type d'initiatives dans tout le pays », ajoute-t-il.
Selon lui, « l'objectif ultime est clair faire du riz local un pilier incontournable de notre stratégie nationale pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
« Avec le Programme Grande Irrigation déployé dans toutes les Régions, et avec la volonté et le soutient permanent du Chef de l'Etat, dont l'engagement pour la souveraineté alimentaire n'est plus à démontrer, je suis convaincu que nous atteindrons nos objectifs de production abondante de riz, Insha Allahou », affirme le membre du Gouvernement de la transition militaire au Niger.
En s’adressant aux producteurs, le Colonel Elhadj Mahamane exprime son enthousiasme quant à leurs efforts.
« Vous avez su transformer vos efforts et votre engagement en un véritable moteur pour l'économie agricole de notre nation (…). Permettez-moi de commencer par exprimer les remerciements du Chef de l'Etat et du Gouvernement, ma gratitude et mes félicitations à l'ensemble des organisateurs et des participants qui ont permis la réussie de cet événement », affirme-t-il.
« Vous avez démontré qu'en unissant nos forces, nous pouvons poser des jalons solides vers une agriculture prospère et autonome », estime l’autorité sectorielle.
Bachir Manzo
Le Président de la trasition au Niger, le Général Abdourahamane Tiani a effectué, ce lundi 27 janvier 2025, une visite inopinée au Palais des sports de Niamey où se déroule l’exposition-vente promotionnelle du riz local organisée par la Fédération des Unions des Coopératives des Producteurs de Riz (FUCOPRI), avec le soutien du Minitère de l’agriculture et de l’élevage
“Cette visite du Chef de l’Etat en ce jour de clôture de cette exposition-vente promotionnelle du riz Paddy, témoigne de l’engagement des plus hautes autorités du pays pour garantir l’autosuffisance alimentaire à travers le Programme Grande Irrigation et facilité l'accès du riz local à toute la population nigérienne”, commente le service de presse de la Présidence de la République.
Au cours de cette promotion, le sac de 25 kg du riz local est vendu à 13 500 francs. Il s’agit pour le chef de l’État d’aller s’enquérir du fonctionnement de cette promotion, et constater de visu si les consignes ont été respectées.
Interrogeant les producteurs, le Président Abdrahamane Tiani a voulu connaître la qualité de la production du riz local, si le prix recommandé par l’Etat a été respecté et s’il n’y avait pas eu de mévente durant ces cinq jours d’exposition.
Le Chef de l’Etat, Abdourahamane Tiani a, sur place, exhorté les producteurs à multiplier la production en grande quantité et en qualité pour les besoins de la population nigérienne, et même au-delà, atteindre les marchés internationaux.
Le Président Tiani n’a pas manqué de féliciter la FUCOPRI pour ses efforts patriotiques surtout dans ce contexte où les autorités se sont engagées pour l’autosuffisance alimentaire.
De son côté, la FUCOPRI a remercié le Président de la transition avant de le rassurer quant à l’amélioration de la production du riz.
Notons que cette exposition-vente du riz local a débuté le 22 janvier et prend fin ce lundi 27 janvier 2025.
Mohamed Ali
Quand le Président du conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le Général Abdourahamane Tiani promettait aux Nigériens une souveraineté alimentaire dans le pays, au lendemain de sa prise de pouvoir, ce qu’il était sûr d’avoir plusieurs forces de frappe pour y arriver.
L’office des produits vivriers du Niger (OPVN) se situe au premier rang des acteurs sur lesquels compte le Chef de l’Etat pour réaliser ce vœu. Et aujourd’hui, au regard des nombreuses opérations menées par cette structure étatiques en si peu de temps, notamment dans un contexte difficile pour les nigériens (à cause de la fermeture des frontières, de l’insécurité et des inondations), l’on se rend compte que le Président du CNSP ne s’est pas trompé en comptant sur celle-ci, encore moins sur le choix du nouveau patron de cette structure, à savoir le Colonel-major Mohamed Sidi.
Ce dernier, également membre de l’organe suprême de la transition au Niger, le CNSP, est conscient de ce que le Chef de l’Etat attend de lui.
« Les directives du chef de l’Etat pour l’office des produits vivriers du Niger (OPVN) sont claires : l’OPVN se doit d’être un véritable outil de souveraineté alimentaire », a affirmé el Colonel-major Mohamed Sidi, faisant référence à la lettre de mission qui lui a assignée le Président Tiani.
Au passage, a informé le Directeur général de l’OPVN, « le Président du CNSP a donné des directives claires au trésor public, à travers le ministère des finances pour que des subventions conséquentes soient faites au profit de l’OPVN » afin de réalisation sa mission.
Du coup d’essai au coup de maître
Pour mieux financer les activités de l’OPVN, a indiqué son Directeur général, l’Etat a pris un engagement très fort auprès de la holding Coris Bank pour un prêt de 25 milliards en trois jets dont un premier de 10 milliards, un deuxième de 10 milliards et le troisième de 5 milliards.
« Nous avons déjà reçu le premier jet de 10 milliards avec lequel nous avons couvert les dépenses concernant la vente à prix modéré 2024 dont le tonnage global s’élève à 120.000 tonnes de céréales », et « la première vente à prix modéré a été lancée dans le département de Fillingué dans la région de Tillabéri couplée avec le festival Dokin Iska Dan Fillingué », a informé l’officiel nigérien.
« Après ça, nous avons également relancé la deuxième phase à Tchintabaraden lors des festivités entrant dans le cadre de la fête de la flamme de la paix », a-t-il poursuivi, avant d’indiquer que « cette vente à prix modéré s’est élargie sur l’ensemble du territoire national ».
Selon lui, cette vente a permis de faire face aux tensions de déficit alimentaire dans beaucoup des régions du pays en proie à l’insécurité et/ou frappées par les dernières inondations qui ont ravagé une partie des cultures.
Avant cette opération, rappelle-t-on, le pays a connu une période de rareté ou de cherté des produits vivriers suite à l’embargo qui lui a été imposé par la CEDEAO suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023.
« Nous avons fait face à un embargo sauvage qui nous a été imposé par la CEDEAO et certains pays voisins ainsi que la France, ce qui a réduit drastiquement l’importation des vivres et des céréales en direction de notre pays », a-t-il dénoncé, avant d’indiquer que « face à cela, grâce à la vision du Chef de l’Etat, nous avons trouvé un couloir de passage qui relie Lomé à Niamey, via le Burkina Faso, précisément le corridor Kaya-Dori, puis Dori-Tera et c’est par ce moyen que presque toutes les importations de l’extérieur parviennent au Niger ».
« A l’intérieur du pays, nous avons des céréales, surtout de première nécessité qui sont le mil, le maïs et le sorgho qui sont disponibles, même si à une certaine période, nous avons connu une surenchère du riz sur nos marchés et une rupture totale de ce céréale qui est beaucoup consommé dans notre pays parce que certains commerçants de notre pays ont sciemment voulu que notre pays soit asphyxié et que les concitoyens n’aient pas accès à ces denrées », a-t-il souligné.
« A cet effet, la réponse de l’OPVN a été immédiate. Il a, en effet, acheté du riz de l’extérieur et en très grande quantité afin de répondre aux besoins des populations. C’est pour cela que le ministre délégué aux finances, le ministre du commerce et le directeur général de l’OPVN ont effectué une mission à Ouagadougou et à Lomé pour l’achat de ce céréale », a renchéri le Colonel-major.
Selon la même source, le pays a acheté 60.000 tonnes de riz au Togo et 21.500 tonnes au Burkina.
« A l’heure où je vous parle, ces différents tonnages sont sur le corridor à destination du Niger et certains sont déjà parvenus », a informé le Directeur général, selon qui « ceci est la deuxième grande opération que nous avons programmée sur fonds propre de l’Etat ».
« C’est la première fois dans l’histoire du Niger que les achats directs de riz sont faits et dans la même lancée », a-t-il commenté.
Selon M. Sidi, en dehors du riz importé, l’OPVN a fait également une acquisition de 30. 000 tonnes de riz local auprès de la société ‘’Riz du Niger’’.
« La troisième opération c’est celle d’achat direct auprès des paysans de toutes les régions aux sorties des récoltes. Cette opération va permettre aux paysans d’avoir des revenus qui leur permettront de préparer la saison prochaine mais également de faire en sorte que ce céréale ne soit pas revendu à des commerçants véreux qui vont les revendre quelques mois plus tard à des prix très élevés ».
Quad la souveraineté alimentaire prend forme
Depuis l’arrivée au pouvoir du CNSP, l’OPVN a fait beaucoup de reformes pour assurer la disponibilité à tout moment des ressources financières pour acheter les vivres et ravitailler tous ses magasins sur l’ensemble du territoire national, selon son premier responsable.
« Aujourd’hui, nous avons suffisamment de céréales sur l’ensemble du territoire national et ces acquisitions et ces reconstitutions des stocks de l’OPVN ont également permis de faire face aux inondations en mettant à la disposition des sinistrés, des céréales sur fonds propre de l’Etat », s’est réjoui Sidi Mohamed.
Ce qui fait surtout sa fierté, comme il l’a souligné, ce qu’aucun « partenaire n’a apporté son aide pour acheter les céréales et mettre à la disposition de nos concitoyens ».
« Cela fait partie de la vision du Chef de l’Etat depuis le 26 juillet 2023, qui consiste à tout faire de nous-mêmes sur fonds propre de l’Etat et faire en sorte que tout ce que nous allons faire soit fait par les nigériens et pour les nigériens », a-t-il ajouté.
« C’est pour cela que l’OPVN, en tant qu’outil de souveraineté alimentaire est le premier axe qui supporte la vision claire du Chef de l’Etat, c’est-à-dire faire en sorte que les nigériens puissent avoir suffisamment de quoi manger et vaquer à leurs occupations », a-t-il ajouté.
Pour atteindre la souveraineté alimentaire, le Chef de l’Etat nigérien compte également sur plusieurs autres acteurs comme l’ONAHA pour la mise en œuvre du projet ‘’grandes irrigations’’. Et le Colonel-major Sidi le reconnait.
« En ce qui concerne le projet des grandes irrigations, c’est un projet phare de la vision du Chef de l’Etat ainsi que du CNSP, du gouvernement et de notre premier ministre pour que tous les aménagements hydroagricoles soient réhabilités, pour que des moyens soient mis à la disposition des paysans, pour qu’ils puissent produire des céréales au-delà du riz, tels que le sorgho, le maïs et même le mil, en dehors des saisons pluvieuses, pour atteindre une autosuffisance alimentaire », a-t-il déclaré.
« Ce projet a déjà commencé à Diffa par les aménagements de Diffa qui sont actuellement presque terminés. Après ceux-ci, d’autres aménagements vont suivre sur l’ensemble du territoire national », a fait savoir le membre du CNSP.
Selon lui, « cette vision du Chef de l’Etat n’est pas une propagande comme ‘’les 3N’’, mais plutôt de la réalité car tout est visible sur le terrain, les grands aménagements sont en train d’être travaillés pour être mis à la disposition des paysans », a poursuivi l’officier supérieur de l’armée.
« Nous sommes un pays à forte potentialité hydrique et nous avons également des terrains qui sont très riches et partout où on pourra cultiver. Cela relève certes plus du ministère de l’agriculture, notamment l’office des aménagements hydro-agricoles (ONAHA) qui a les aménagements et qui fera en sorte que l’autosuffisance alimentaire soit une réalité dans notre pays, mais l’OPVN est aussi partie prenante de tous ces projets », a-t-il clarifié.
Le Directeur général de l’OPVN s’est dit, par ailleurs, écœuré de voir certains commerçants augmenter le prix du riz malgré sa disponibilité dans le pays.
« Nous avons constaté que certains commerçants ont injustement rehaussé le prix du riz. Face à cette situation, la réponse du CNSP est claire : le Chef de l’Etat nous a déjà instruits pour que le riz soit acquis et vendu à 13.500 FCFA pour stabiliser le prix du riz notamment », a-t-il lancé.
Cependant, a-t-il relativisé, l’objectif, et la vision du Chef de l’Etat, n’est pas de provoquer une mévente au niveau des commerçants, mais plutôt une façon de faire en sorte que les prix soient stabilisés et que tous nos concitoyens aient accès à ce céréale, « et c’est pour cela que le riz a déjà commencé à être mis en vente à Niamey à ce prix demandé », a indiqué le Colonel-Major Sidi.
« Je profite pour lancer un appel à nos commerçants d’avoir un élan de patriotisme et de solidarité à l’égard de tous nos concitoyens car pour avoir une souveraineté, il faut qu’il ait de cohésion totale entre tous les citoyens. Il faut vraiment que les commerçants revoient leurs prix », a conclu le Directeur général de l’office des produits vivriers du Niger.
Mahamane Sabo Bachir
Seize (16) mois après leur arrivée au pouvoir, les militaires nigériens n’ont pas encore parachevé l’installation de leur pouvoir. Bien que des institutions telles que la Coldeff, le FSSP, la Cour d’Etat aient vu le jour et fonctionnent régulièrement, l’organigramme demeure jusqu’ici incomplet.
Le premier organe auquel l’on pense et qui n’est pas encore installé, c’est l’organe législatif de la transition. Annoncé par le chef de l’Etat, le Général de brigade Abdouramane Tiani, cet organe permettra d’associer les divers acteurs et couches du pays à la marche de la transition. Toutefois, des récentes correspondances officielles tendent à confirmer l’imminence de la convocation du dialogue national inclusif. Ce dernier sera-t-il l’organe législatif ou en sera-t-il le point de départ à l’instar du vœu du chef de l’Etat ? Ce dernier a au cours d’une interview laisser comprendre que les instances de la transition, sa durée ainsi que ses objectifs seront fixés par un forum national.
En cette ère du numérique marquée par le pouvoir des technologies de la communication, des technologies disruptive mais aussi de la guerre de l’information, aucun pays ne peut valablement prétendre jouer sa partition dans un monde globalisé et protéger au mieux ses intérêts sans disposer d’instances à même de réguler ces secteurs. Autant l’ARCEP continue d’agir autant l’autorité de régulation de la communication reste amorphe. Amputé de son organe décisionnel, l’administration de l’ancien Conseil Supérieur de la Communication ne peut prétendre agir au mépris des textes de la République. C’est en effet, au Conseil qu’il revient de prendre les décisions au nom de la république et de l’intérêt national. Et toutes les transitions antérieures ont pris le soin de mettre en place un tel organe. Celle actuellement en cours ne saurait s’offrir le luxe de s’en passer au risque d’inéluctables conséquences.
L’on peut poursuivre l’énumération des institutions et leur importance pour la marche actuelle de notre pays qui n’ont pas encore été mises en place mais préférons nous nous en tenir à celles-ci pour des raisons de concisions. Toutefois cela ne diminue en rien la portée de l’inquiétude partagée par nombre de citoyens.
D’une part la mise place de tous les organes de la transition signifie son installation effective et qu’elle peut désormais dérouler l’agenda qui est le sien car disposant désormais de tous les moyens légaux pour remettre le pays sur les rails. Plus aucune place ne sera faite à l’improvisation ou autres hésitations qui ont fait croire à certains acteurs nationaux ou étrangers qu’ils sont à même d’imposer leurs agendas au CNSP mais surtout renvoient à l’opinion le signal d’une faible organisation incapable d’assumer pleinement le pouvoir d’état puisque ne disposant pas encore des bras actifs dans bien de démembrement de l’appareil étatique.
D’autres parts lesdits organes de la transition permettront un plein exercice du pouvoir tout en rassurant les citoyens qu’aucun pan de l’appareil étatique n’est laissé vacant et se faisant contribuer fortement à accroitre la confiance de la population dans la transition.
T. Abarchi
Le pouvoir militaire en place au Niger multiplie les mesures sociales depuis quelques mois. Ces mesures sont censées atténuer le malaise économique que vivent les populations depuis l’enveniment des relations entre le pays et plusieurs de ses voisins notamment ceux avec lesquelles nos échanges commerciaux sont les plus importants et surtout impactent le plus le quotidien de la majorité des citoyens et résidents du Niger.
La fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin a entamé durablement l’économie nigérienne. Les rapports difficiles avec les autorités nigérianes ont fait multiplier les tracasseries sur les axes routiers pour les convois à destination ou en partance du Niger. L’étau se resserre chaque jour davantage sur l’économie de notre pays en y faisant peser un risque énorme.
D’abord le blocus quasi hermétique entre les deux pays suivi de la réouverture du corridor entre le Bénin et le Nigéria à Ségbana l’impact sera plus accru. Si par le passé, le passage par le fleuve atténuait le blocus en permettant la traversée des marchandises et surtout des personnes, ceci n’est plus possible aujourd’hui.
D’une part la bouffée d’oxygène qu’offrait la voie pluviale n’est plus. D’autres part, le flux de marchandises qui rentraient par Gaya et qui avaient pour destination finale le nord Nigéria a désormais un autre corridor via la ville béninoise de Ségbana pour entrer dans l’état fédéré de Kebbi. Ce qui prive le Niger des retombées sur le transit tout en entamant sérieusement l’activité économique de certaines villes comme Maradi.
En effet, selon des sources 60% à 80% de la force économique de cette ville tient aux échanges avec le Nigéria. Une bonne partie de cette intense activité est à la réexportation de produits manufacturés déchargés dans le port de Cotonou et convoyés via le corridor Parakou-Gaya-Dosso-Maradi. Déjà meurtries, les populations nigériennes qui seront les plus impactées dans les régions de Dosso, Tahoua, Maradi, Zinder et Diffa, en raison des limitations des échanges dues aux sanctions, qu’en sera-t-il si l’arrêt totale des importations et exportations via le Bénin se prolonge?
La région de Tahoua dont l’économie a pris un énorme coup en raison des pertes dans la commercialisation de la production d’oignon la saison dernière aura forte à faire pour satisfaire ne serait-ce que la consommation nationale cette année.
Ce sont là quelques interrogations qui ne cessent de tarauder les esprits et qui ne trouvent point de réponses dans l’action du gouvernement de la république pour laquelle ils ont enduré et supporté tant de privations et de souffrance.
Les autorités nigériennes devraient songer à trouver des solutions d’atténuation du calvaire des populations. Mettre à terre les activités de la capitale économique ne va dans ce sens, pensent plusieurs analystes.
Tanko Abarchi
Financement du PGRC-DU dans la construction d’ouvrages de drainage, projets en cours et en perspective du PIDUREM pour accroitre la résilience des populations face aux inondations, assistance aux collectivités territoriales…sont entre autres les sujets que Monsieur Yabilan Maman, coordinateur du PIDUREM a abordés avec le reporteur d’Afrique Perspectives dans cette interview.
Afrique Perspectives
Bonjour Monsieur le Coordonnateur. Plusieurs quartiers de Niamey sont inondés et des pertes en vies humaines ainsi que des dégâts matériels sont enregistrés. Que fait le PIDUREM pour venir en aide aux populations sinistrées et assister les autorités dans cette situation difficile ?
Coordinateur du PIDUREM
En effet comme vous le dites, selon les chiffres fournis par le Gouvernement, à la date du 19 Août 2024, les fortes précipitations enregistrées sur l’ensemble du pays ont occasionné plus de 42.000 ménages sinistrés soit plus de 325.000 personnes dans le désarroi. Parmi ces sinistrés, on dénombre malheureusement 211 décès soit par noyade ou par effondrements d’habitations. A Niamey, on dénombre plus de 12.000 personnes sinistrées. De part son mandat, le projet intégré de développement urbain et de résilience multisectorielle (PIDUREM) intervient pour soutenir les efforts de redressement et de reconstruction des municipalités face aux inondations. En dehors des travaux prévus dans le domaine de la résilience aux inondations dont entre autres la réalisation des ouvrages de drainages (collecteurs et chaussées drainantes et de protection, nouvelles digues) pour un montant de plus de 20 milliards dont les études sont en cours, le PIDUREM a également planifié en 2024 environ 223 millions CFA pour appuyer la réponse du gouvernement à faire face aux catastrophes soudaines. Cet appui se rapporte aux colmatages des brèches sur les digues de protection de la ville, à l’appui en petits équipement d’urgence pour évacuer les eaux ou les contenir, à la surveillance de la crue sur le fleuve et le financement de la collecte et la diffusion de l’information sur les inondations pour sensibiliser les riverains sur les comportements à observer.
Afrique Perspectives
Le Projet PGRC DU, ancêtre du PIDUREM a financé la construction de la digue du quartier Lamordé qui protège depuis des années les habitants de ce quartier du déluge. Est-ce qu’avec la montée continue des eaux du fleuve, cette infrastructure est menacée, comme on l’entend sur les réseaux sociaux ?
Coordinateur PIDUREM
Comme annoncé par les services de l’hydrologie, le seuil d'alerte rouge inondation fixé à 620 cm sur le fleuve Niger à Niamey a été atteint et même dépassé pour atteindre 670 cm le 21 août 2024. Avec l’expérience des inondations de 2012, le PGRC, l’ancêtre du PIDUREM comme vous le dites, a réalisé un système de digues de protection il s’agit : Lamordé , Saga , Goudel , Pont 1-Pont 2 , Kirkissoroye – Saguia amont -Saguia Aval. L’objectif de ces digues est de sécuriser la ville et les aménagements hydro agricoles de Niamey contre les inondations qui peuvent survenir des crues du fleuve Niger.
Pour le cas spécifique de Lamordé, la côte d’alerte des inondations qui était de 530 cm en 2012 est passée à 620 cm en 2020 avec comme conséquence, le débordement des eaux du fleuve Niger et la rupture de cette digue ayant ainsi causé les inondations de 2020. Le PGRCDU avait procédé à un rehaussement de la digue à la côte de 710cm.
Pour le moment la digue tient bien. Il y a cependant quelques points bas qui sont menacés, mais là aussi, le PIDUREM a apporté un appui à la ville pour rehausser ces points bas sur une longueur d’environ 1km.
Afrique Perspectives
A part cette infrastructure, quels autres ouvrages de drainage et de sécurisation contre les inondations, le PGRC-DU ou le PIDUREM ont construit à Niamey ?
Coordinateur PIDUREM
Outre la digue de Lamordé, comme annoncé plus haut, il y a la réhabilitation des digues de Goudel, Saga, Pont 1-Pont 2, Kirkissoroye – Saguia -Amont -Saguia aval sur environ 18 km. Pour les ouvrages de drainage, on peut citer la réalisation de deux tronçons de collecteurs à Koira Kano Nord sur 2,745 km et au quartier bobiel sur 3, 298 km ; la réalisation de tronçons de chaussées drainantes à Bassora, Lazaré et Koira Kano sur une longueur de 5,66 km.
Pour le PIDUREM qui vient de démarrer, il est envisagé à l’horizon 2028, la réalisation d’environ 50 km de chaussées drainantes et collecteurs/caniveaux à Niamey, la réalisation de la digue de protection de Saga-Gamkallé, la digue de protection de la cité sénégalaise. C’est une enveloppe de plus de 20 milliards de CFA qui est planifiée pour réaliser toutes ces infrastructures.
Afrique Perspectives
Outre que Niamey, plusieurs autres localités du Niger font actuellement face aux inondations. Quelles sont vos interventions face à ces intempéries dans d’autres localités d’intervention ?
Coordinateur PIDUREM
Le PIDUREM intervient dans 25 municipalités de notre pays réparties dans toutes les régions du Niger. Pour les interventions d’urgences, elles sont pour le moment concentrées sur les travaux de confortations des AHA et digues de Djamballa, Say et Liboré. En perspective, il sera réalisé plus de 52 km de chaussées drainantes , 45 km de collecteurs /caniveaux dans les autres localités du pays, environ 10 Km de digues de protection des villes de Liboré, Say, Tillabéri, Diffa sans compter les autres ouvrages de drainages ( traitement des koris et ravins , aménagement de mares ).
Afrique Perspectives
Quels sont, de façon globale, les objectifs du PIDUREM dans la résilience face aux inondations ?
Coordinateur PIDUREM
Comme énoncé plus haut, l’objectif de développement du projet est d'accroître la résilience aux inondations et d'améliorer la gestion urbaine et l'accès aux services de base dans les municipalités d’intervention.
Les objectifs spécifiques du projet visent à soutenir les efforts de redressement et de reconstruction suite aux inondations de 2020 ; d’augmenter la résilience aux inondations dans 14 villes des huit régions du Niger à travers des investissements de réduction des risques d'inondation dans ces villes et dans les bassins versants reliés à leurs zones périurbaines ; d’améliorer l'accès aux infrastructures urbaines et aux services de base, en offrant aux villes un éventail d’options d’investissement afin de répondre à leurs priorités respectives, ce qui les rendra plus résilientes aux inondations et aux événements de chaleur extrême ; et de développer un programme d'assistance technique pour renforcer la capacité des municipalités à améliorer la gestion urbaine quotidienne
Propos recueillis par: Bachir Manzo
« Je condamne le coup d'Etat intervenu, au Niger, le 26 Juillet 2023 », écrit l’ancien Président de la République du Niger Issoufou Mahamadou, dans une lettre adressée au comité d’attribution du Prix MO Ibrahim, dont il est récipiendaire pour l’année 2020.
Au paravent, l’ancien Chef de l’Etat n’avait jamais condamné publiquement le renversement de son prédécesseur Mohamed Bazoum par le Général Abdourahamane Tiani, nouvel homme fort de Niamey depuis ce coup d’Etat.
Plusieurs fois accusé de mèche avec le tombeur de son camarade politique de plus de 30 ans, Issoufou a toujours nié son implication dans le renversement du régime qu’il a aidé à s’installer.
Cependant, les enfants de Bazoum, ainsi que son entourage politique voient en Issoufou ‘’l’instigateur’’ principal de la chute du 10ème Chef d’Etat nigérien. Cette thèse est également entretenue par l’ancien ambassadeur de France au Niger, Silvain Itté, alors en poste à Niamey, à l’époque des faits.
Alors que l’ancien Président Bazoum est toujours surveillé au Palais de la Présidence par les militaires au pouvoir, de même que son épouse Hadiza, Isoufou Mahamadou dit avoir œuvré pour leur libération.
«(…) j'ai condamné, dans des termes appropriés et adaptés à la situation, les événements du 26 Juillet 2023. Cette condamnation était traduite dans le tweet suivant, en date du 30 Juillet 2023: depuis le 26 Juillet dernier, notre pays est entré dans une phase difficile de son histoire », écrit-il.
Avant de soutenir que « face à cette situation grave qui le secoue, je me suis employé par diverses voies, à trouver une sortie de crise négociée permettant notamment de libérer le Président Mohamed Bazoum et de le restaurer dans ses fonctions. Tant qu'il y a un espoir d'y parvenir je poursuivrai sur cette voie... », rappelle-t-il dans sa missive.
Accusation contre la CEDEAO
Selon l’ancien Chef de l’Etat, sa ‘’tentative’’ de sortie de crise « a été, malheureusement, compromise du fait de la décision de la CEDEAO d'intervenir militairement au Niger », avant de marteler son ‘’opposition’’ « contre toute violence, notamment contre toute intervention extérieure de nature à déstabiliser le pays et donc à aggraver sa situation ».
Bachir Manzo